Quand la chaleur accablante,  un travail de forçat, un isolement cyclique du monde « civilisé », une concentration de testostérone associée à des expédients licencieux, la somme donne un résultat bien souvent d’ordre criminel.

« Un désert, isolé du monde. L’ouvrier d’une mine, véritable prison surchauffée, est assassiné. Son chef, atterré par le manque d’intérêt manifeste de la police locale, décide d’appeler son vieil ami, Anthony Argos.

C’est un journaliste marginal et pugnace sous des allures d’ours ­débonnaire. Curieux de découvrir un lieu aussi ­insolite qu’une mine au cœur de l’outback australien, il ­accepte de se mêler de cette affaire… à ses risques et ­périls !

 

 Très vite, il comprend que tous les fils de l’enquête sont liés à la drogue, à ses trafiquants et aux ravages que la ­méthamphétamine – et le crystal en particulier – inflige à tout le pays. »

The biggest single-pit open-cut iron ore mine in the world, the BHP Biliton Mount Whaleback mine, 455 km (283 miles) south of Port Hedland is seen in this undated handout photograph obtained August 12, 2009. BHP Billiton Ltd, the world's largest miner, reported a 30 percent slide in annual profit excluding writedowns, its first fall in seven years, pummelled by a slump in metals prices and demand. REUTERS/BHP Biliton/Handout (AUSTRALIA BUSINESS ENVIRONMENT) FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS

REUTERS/BHP Biliton/Handout

Hervé Claude bien connu comme présentateur de Journaux Télévisés est aussi le géniteur de romans à classer résolument dans le noir. Vivant plusieurs mois par an en Australie, il s ‘imprègne de cette culture et sa géographie pour débuter une nouvelle série d’ouvrages mettant en scène un journaliste du nom d’Anthony Argos.

En pénétrant dans le milieu extrême, hostile, des Bogans, ces ouvriers exploitant les mines riches de minerais tels l’or, le nickel, le diamant, on découvre un monde, une communauté autarcique. Dans la partie occidentale du Sud de ce pays continent, sur les rives du Swan, les FIPO effectuent de manière récurrente des allers-retours entre leur lieu de travail et leur lieu de repos. La vie sur les terres ocres des mines plombés par des températures irréelles où le travail, grassement rétribué, n’est que souffrance et « taylorisme », la place aux divertissements reste basique. Picole, bastons, et irrémédiablement consommation de came. Cette dopo élective dans ce no man’s land est la Meth, le crack, le crystal quand il est inhalé par combustion, et qui dit came dit trafic impliquant son lot de crimes.

Le premier homicide dans cette mine du Nord-Ouest de ce désert sera le point d’ancrage d’une mise à jour de ces problématiques gangrenant une société branlante qui ouvre les yeux avec effarement sur un commerce parallèle s’édifiant sur une logique mafieuse implacable. Mais elle est aussi la déchéance des âmes, le résultat de fuite vers le néant, l’inadéquation d’une culture vacillante couplée à des revenus lipothymiques.

Et au centre ce journaliste homo, plutôt bravache, bougon, indépendant dans ses idées, indépendant pour mener sa barque mais qui, indubitablement, conserve le souci d’une éthique de la vérité. Balancé dans cette fosse aux lions il touche le feu. Conscient de sa périlleuse enquête, il n’a de cesse de dénouer l’écheveau.

L’ensemble de l’écrit aurait mérité, à mes yeux, de creuser les profils des protagonistes avec une profondeur plus dense. Mais aussi bien le rythme, la mise en perspective des thématiques soulevées et les acteurs font montre d’une alchimie réussie qui a le don de nous éclairer sur une communauté border-line soumise à des conditions d’existence quasi inhumaines.

Les cailloux sont partout et ont tous une valeur monétaire, mais bien (trop) souvent mortifères. Derrière la carte postale, l’enfer et la dureté d’une réalité sans concessions, implacable.

Chouchou.