Cavale Blanche ressemble à une peinture issue du romantisme noir retranscrite sur papier.

Dan est en fuite. Après un braquage qui a mal tourné, Dan se retrouve sur une île dans le Finistère. Dans sa retraite, Dan va se confronter aux éléments naturels, l’océan déchaîné. Il va s’interroger : sur son existence, l’amour, l’amitié… Son destin.C’est en Bretagne que l’intrigue du roman prend place. Cavale Blanche s’adresse à tout le monde et il n’est pas nécessaire de connaître cette région de France pour apprécier cette œuvre de Stéphane Le Carre. La Bretagne, comme elle est décrite, a des reflets intemporels et difficiles à situer si Brest n’était pas citée.

Ici, c’est l’océan qui dicte l’humeur des personnages – l’orage, le vent, le brouillard ; en quelque sorte, l’imagerie de ce qui se passe dans les esprits – le choc des pensées. L’écriture de l’auteur sublime cet environnement hostile. On le vit avec Dan.

Dan, utilisé par ses amis devient malfaiteur malgré lui et se retrouve propulsé au gré de la houle dans un inévitable parcours initiatique.Tout n’est que brouillard pour ce professeur de lettres : la fille qu’il aime, Gwenn, part avec son meilleur ami, Mau. Voici la tragédie de Dan : panser les plaies laissées par l’amour et l’amitié perdus pour se sentir vivant. Alors que tout semble indiquer que la mort l’attend au tournant, ce personnage va se relever, se rencontrer, puis partir à contre courant pour achever l’œuvre commencée.L’océan donne des ailes.

Dans cette Bretagne loin des clichés touristiques, ce n’est pas de bottes en caoutchouc ni d’un ciré jaune dont on a besoin pour défier la nature et les hommes, mais plutôt d’une deuxième peau : un cuir. Des cigarettes. Et de toute sa tête.

Comme des rochers, ne jamais flancher.

Bison d’Or.

Et la playlist du roman sur Spotify. Bison d’Or vous gâte.