Décembre. Comme tous les ans à la même période, les Nyctalopes passent en revue leurs plus belles impressions livresques des mois écoulés. Brother Jo, depuis l’Alsace, a déjà dégainé. A mon tour. Comme je m’exprime depuis l’extrémité de la péninsule armoricaine et que mon rapport n’est pas particulièrement copieux, voici donc mon bilañsig, déroulé sans ordre particulier.
LA CITÉ SOUS LES CENDRES de Don Winslow
Impossible de ne pas évoquer Môsieur Don Winslow. 1/ Il clôt avec ce titre sa trilogie mafieuse coast-to-coast trépidante et tendue (T. 1 La cité en flammes et T.2 La cité des rêves) 2/ Il paraît décidé à prendre sa retraite. Il serait impardonnable de ne pas le saluer aussi pour l’ensemble de son œuvre.
LE DERNIER ROI DE CALIFORNIE de Jordan Harper / Actes noirs / Actes Sud
Du bruit et de la fureur dans ce beau roman noir, très cinématographique (Sons of Anarchy meets Breaking bad ?). Ambiance, rythme, violence, final explosif, tout y est. Alors on va pas se plaindre.
ON M’APPELLE DEMON COPPERHEAD de Barbara Kingsolver / Terres d’Amérique / Albin Michel
Une fantastique voix d’un jeune white trash des Appalaches contemporaines. Verve de la déchéance et des épreuves traversées, intensité d’un texte hors-norme.
RETOUR A BELFAST de Michael Magee / Albin Michel
Chronique belle et juste d’une jeunesse catholique à Belfast entre défonce, accidents de parcours, trauma intergénérationnel et espoir d’une vie meilleure. Oui, on a un p’tit cœur, nous aussi. Et touché, il fut.
EVA ET LES BÊTES SAUVAGES d’Antonio Ungarn / Les éditions Noir sur blanc
Une belle découverte, sorte de conte des confins, sentimental et sanglant, dont les Sud-Américains ont le secret. Cette fois avec des répudiés, des guérilleros, des paramilitaires, des jefes de cartel et leurs sbires, des indigènes, au bord du gouffre amazonien.
LE DÉLUGE de Stephen Markley / Terres d’Amérique / Albin Michel
Un des monuments littéraires de l’année, quasi prophétique. Un livre-monde, notre monde, sur ce qui lui arrive, sur ce qui va lui arriver, si la barre n’est pas redressée d’au moins quelques degrés. On parle du thermomètre global, bien sûr. Obsédant.
LE STEVE MCQUEEN de Caryl Ferey & Tim Willocks / Points Policier
Au départ une commande pour Quai du Polar. Au final, un petit roman noir percutant et totalement régressif. A nos âges, on sait qu’on a du cholesterol mais on ne sait pas dire non à une tranche de lard fumé bien gras. Héros scarifiés à grosses roupettes, vilains bien fétides, modèles nomenclaturés de guns et de bagnoles et pis de la castagne en pagaille. On est tombé dans le panneau, pour sûr.
J’aurais voulu vous en mettre plus mais je n’ai pas eu le temps de lire tout ce que je voulais (cf TERRES PROMISES de Bénédicte Dupré Latour). Alors, je fais comme vous, je fais des listes, pour en bouffer encore sur les mois qui viennent. Allez, hop, mettez-moi ce bilañsig dans le traîneau, ça part. Et à l’année prochaine.
Paotrsaout
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