Joolz Denby est une Anglaise qui n’est pas seulement auteure. Joolz Denby semble être une femme haute en couleurs – tatoueuse, poétesse, peintre – tout ce qui fait la moelle épinière de son premier roman – Billie Morgan – traduit en français.
Que dire de Billie Morgan ? Si ce n’est que son prénom est un hommage à Billie Holiday. On découvre une Billie Morgan décidée à remettre de l’ordre dans ses carnets – passage du manuscrit au tapuscrit – elle va nous livrer son autobiographie à la fois grave et singulière. C’est sa façon de se libérer de son tumultueux passé.
Au commencement, c’est ce père que Billie aime tant, qui quitte le domicile familial laissant ses filles et leur mère seules. Puis, c’est la préférence et la dévotion que sa mère porte à l’encontre de Jen, la sœur aînée. Billie vit dans une atmosphère de reproches, tantôt pour ses humeurs, tantôt pour sa manière de s’habiller. Et surtout, d’être l’héritière du Chien noir de son père – la tristesse.
L’auteure dresse le portrait d’une jeune fille en révolte qui se réfugie chez les hippies – pas si peace & love qu’on ne l’imagine. Violents et violeurs. On fini même par croire que le monde des motards, car c’est en partie le thème porté par le roman, est plus tendre. On se doute que ce n’est pas le cas. Cependant, cet univers, de prime abord sauvage, est régi par des règles strictes et une hiérarchie fortement respectée.
Tout le monde se doute que les femmes n’ont pas leur place dans ces gangs – ici, les Devil’s Own. Et pourtant, Billie va parvenir à les fréquenter grâce à son mari, Micky.
Tout n’est pas si noir dans l’histoire de Billie Morgan. Quoi que…
Billie Morgan commet l’irréparable.
Et voici un tout autre enjeu pour la jeune femme qui se profile, comme si la verrue, ici représentée par Bradford, ville à mille lieux du Londres huppée et touristique, s’infectait. C’est en venant à l’aide de Jas et Natty que Billie va essayer de réparer cet acte qui restera un mensonge. C’est le mensonge et la culpabilité qui empêchent Billie Morgan de trouver le repos de l’âme. Car aider autrui ne répare pas tous les maux, et parfois en crée.
Billie Morgan est un magnifique roman sur la rédemption. À lire à tout prix ! Merci Joolz Denby !
Bison d’Or.
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