Un choix parmi ce que j’ai préféré pendant cette année 2022, aucune hiérarchie si ce n’est les deux premiers qui m’ont particulièrement et profondément touché.

JE SUIS LE FILS DE MA PEINE de Thomas Sands / EquinoX / Les arènes

Je suis le fils de ma peine est un roman violent dont la lecture laisse un goût de cendres. Parmi ce qui se fait de mieux dans la littérature noire actuelle. 

LE LÂCHE de Jarred McGinnis / Métailié

Le Lâche est une histoire rude de retrouvailles forcées entre un fils et son père, qui, en plus, remet en place toutes les conneries racontées depuis trop longtemps sur les personnes handicapées. 

PROLETKULT de Wu Ming / Métailié

Proletkult est drôle, stimulant, et envoie des étoiles dans la tête des Bolchéviques. Avec la bande des Wu Ming il faut s’attendre à tout, et aussi au reste. 

L’EQUATEUR D’EINSTEIN de Liu Cixin / Actes Sud

Pour décrire Liu Cixin et son œuvre, un mot suffit : vertigineux ! Lisez ces nouvelles et les suivantes, vous verrez. 

ANARCHY IN THE U.S.E. de John King / Au Diable Vauvert

John King a l’art de transformer l’outrance en possible réalité, il sait parfaitement jusqu’où aller trop loin pour ne pas être indigeste. La preuve avec Anarchy in the USE.

INFILTRÉE de Mike Nicol / Série Noire

Un roman entre espionnage et polar, Infiltrée de Mike Nicol est bien plus furieux qu’une superproduction hollywoodienne.

TOUT SAUF HOLLYWOOD de Mark SaFranko / Médiapop Editions

Un auteur sans qui la vie serait plus triste encore qu’elle n’est en vrai. Mark SaFranko et son alter ego Max Zajack, des amis qui vous veulent du bien. 

JE CROIS QUE J’AI TUÉ MA FEMME de Frasse Mikardsson / L’Aube noire

Je crois que j’ai tué ma femme est la grande surprise de ces derniers mois. C’est brutal, ça secoue autant les tripes que les idées. 

DES ILES ET DES CHIENS de Sylvia Cagninacci / In8

Un petit roman qui dure longtemps, revoir le dos de Des îles et des des chiens sur l’étagère ravive ce que j’ai ressenti lors de ma lecture en mai dernier. 

L’ELEVAGE DU BROCHET EN BASSIN CLOS de Pierre Mikaïloff / In8

Je décerne à Pierre Mikaïloff le prix spécial de l’humour noir carnivore pour cette histoire de brochets dévoreurs de musiciens. 

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Un choix rapide de ce que j’ai lu en dehors de Nyctalopes.

Mes coéquipiers en ont parlé cette année, Charlotte Bourlard et Emmanuel Bourdieu ont signé deux premiers romans qui doivent absolument être lus, deux courts chef-d’œuvres. L’apparence du vivant pour l’une, Je suis le dernier pour l’autre.

Un regret, La fille du diable de Jenni Fagan. Le livre que j’ai raté pour Nyctalopes (je ne l’ai pas vu sortir) et dont j’aurais aimé dire le plus grand bien tant il s’agit d’un vrai régal de peur et de suspense, avec un beau brin d’humour planqué derrière les portes d’Edimbourg.

Une mention spéciale à Marc Villard, qui sans le savoir, a passé beaucoup de temps avec moi cette année. Au moins une cinquantaine de nouvelles et novellas dont Barbès Trilogie, Raser les murs, I remember Clifford.

Je termine avec un peu de musique, It’s only rock’n’roll de Philippe Paringaux. Une anthologie de textes du rock critic par excellence, parus entre 1968 et 1973. Figurent évidemment de superbes reportages sur Otis Redding, Neil Young, les Byrds, Van Morrison, les festivals de Montreux et l’île de Wight, etc, et de nombreuses chroniques d’albums. Et puis il y a les Bricoles, textes libres, d’abord en rapport avec la musique, qui se transforment avec le temps en courtes nouvelles noires, très noires.
Paringaux c’est une indépendance d’esprit, une grande ouverture musicale, et surtout un style élégant et racé. 

Nico Tag