Chroniques noires et partisanes

BEST OF 2016 ,Vol 2 // Wollanup.

Ces petits bilans de décembre permettent à chacun de faire un peu le point des romans préférés dans l’année 2016 mais aussi de voir ce que l’on a été le plus fier de louer en cette première année de Nyctalopes.com puisque le site a débuté le 21 décembre 2015.

Ce ne sont pas les meilleurs romans de l’année, je sais que j’ai fait des impasses regrettables comme Cartel de Winslow ou le dernier roman de James Lee Burke, mais tout simplement les bouquins qui m’ont fait hautement vibrer, les pavés qui ont ruiné mon sommeil  et les livres qui m’ont fait devenir particulièrement associal et m’engueuler avec des abrutis. Forcément, en plus, des impasses reconnues, il y a aussi tout le contingent de romans qui m’auraient sûrement plu mais que je n’ai pas su repérer ou eu le temps de savourer. D’autres m’ont beaucoup séduit mais n’ont pas tenu l’usure provoquée par le temps. Par contre, ces dix bouquins sont les reflets parfaits d’une certaine littérature adorée que j’ai, que nous avons humblement tenté de défendre tout au long de 2016

L’ordre de présentation des ouvrages ne représente absolument pas un classement sauf pour les deux premiers cités qui sont, pour moi, largement au-dessus du lot, même entourés de huit autres joyaux qu’il a fallu sélectionner après moult hésitations et éditions de la liste.

  • PUKHTU SECUNDO de DOA / Série Noire.

« Blood, sweat and tears », Le roman sur la guerre au XXIème siècle sous tous ses angles. Sans équivalent en France et du niveau des meilleurs romans des plus grands auteurs anglo-saxons.

 

  • UNE MORT QUI EN VAUT LA PEINE de Donald Ray Pollock / Albin Michel.

Quatre ans après le choc « le diable tout le temps », persévérant dans une terrible veine noire, Donald Ray Pollock, conteur hors pair a su y adjoindre l’humour, la légende d’un Ouest déclinant et une profonde humanité pour créer un roman immanquable pour tout amoureux de cette littérature. Flippant, hilarant et profondément touchant dans son humanité.

 

  • LES MARAUDEURS de Tom Cooper / Albin Michel.

La Louisiane sinistrée et des gens qui tentent de survivre. Entre tragédie et bouffonnerie, des victimes, des salauds, des crapules, des rêveurs et le personnage romanesque de l’année voire de la décennie Lindquist, sa chasse au trésor du pirate Laffitte, son bras articulé, ses blagues à deux balles et la tendresse que finalement sa folie  inspire.

 

  • YAAK VALLEY, MONTANA de Smith Henderson /Belfond.

Le Montana des années 80. Un assistant social et l’envers du décor du rêve américain : les survivalistes, les toxicos, les parents irresponsables dans le portrait cruel et lucide de trois ados en perdition. Humain et passionnant.

 

  • BRÈVE HISTOIRE DE SEPT MEURTRES de Marlon James /Albin Michel.

La puissance du Ellroy de la bonne époque sous le soleil des tropiques en 76. Uzis, gangs, crimes, trafics, CIA, magouilles politiques et ganja rythmés par le reggae, le rocksteady et le ska dans l’ombre du prophète Marley. Extrêmement violent et halluciné, magnifiquement écrit, bienvenue en Jamaïque.

 

  • PARMI LES LOUPS ET LES BANDITS d’Atticus Lish /Buchet Chastel.

Loin des lumières de Manhattan, à Queens, un New York qui bosse, qui survit dans une histoire d’amour belle, terrible entre deux rescapés. Virtuose, effrayant et passionnant.

 

  • J’AI ÉTÉ JOHNNY THUNDERS de Carlos Carlos Zanón /Asphalte

Quand les spotlights sont éteints, quand l’âge vous rattrape, quand les rêves deviennent des regrets, quand le corps n’en peut plus de la came, le retour à la réalité est très dur. Roman magnifique dans une Barcelone blafarde comme un matin de gueule de bois. Noir Rock n’ Roll.

 

  • LA NUIT DERRIÈRE MOI de Giampaolo Simi/ Sonatine.

Quand un cadre se prend la mondialisation dans la gueule, les conséquences de la crise dans l’Italie de Berlusconi. Social et politique dans le sens noble du terme, un roman monté comme du Thomas H. Cook, touchant au plus haut point.

 

  • LE CONVALESCENT de Jessica Anthony /Cherche Midi.

La collection LOT 49 propose tous les ans, en plus de romans souvent brillants, au moins un OVNI littéraire. Cette fable raconte de manière complètement barrée une histoire barge de la Hongrie et propose un portrait sans complaisance de l’Amérique profonde. A hurler de rire.

 

  • MISTER ALABAMA de Phillip Quinn Morris /Finitude.

Moitié alcoolos, moitié toxicos, des marginaux qui vivent paisiblement de pêche aux moules entre deux excès jusqu’à la mort accidentelle du plus responsable d’entre eux, le grand frère. Et ensuite tout bascule, tous cherchent une voie. Drôle, dur et touchant. Le genre de roman épatant que vous ne trouverez jamais chez nous en France. Un vrai roman de buddies.

 

Pour d’autres avis sur ces bouquins, rendez vous sur le brillant site de veille littéraire: https://www.bibliosurf.com/

Wollanup.

2 Comments

  1. Claude Le Nocher

    Giampaolo Simi, aussi dans ma sélection, bien sûr. « Mister Alabama » aurait pu y figurer aussi, mais il a été supplanté par « Le verger de marbre ».
    Amitiés.

    • clete

      Salut Claude, oui, j’avais vu ta liste. Pas eu le temps de la commenter…décembre est chaud dans les écoles.Pour ma part, pas réussi à entrer dans « le verger de marbre ».

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