« En septembre 2004, le groupe montréalais Arcade Fire sort son premier album Funeral sur le label Merge. La presse va s’emparer de cet ovni et tout va s’emballer. Ce qui n’était qu’un collectif à la marge deviendra le premier groupe signé label indépendant à obtenir un Grammy Award. Porté par les deux frères Butler et la multi-instrumentiste Régine Chassagne, Arcade Fire synthétise le renouveau d’une scène indie-rock que médias et artistes (David Bowie et David Byrne les ont rejoints sur scène dès leur première tournée) exultent à mettre en avant. Savant mélange entre exigence indie, orchestrations, grandiloquentes, songwriting folk et usage à contre-emploi d’instruments (accordéon, vielle à roue, etc), leur musique est intrinsèquement liée à celle de l’excitant creuset musical que fut Montréal au début des années deux mille. «
Les biographies de qualité des groupes ne sont pas légion en français et celle-ci doit être la première sur le monument canadien qu’est devenu Arcade Fire. Canadien, même si les deux frangins Butler créateurs du groupe avec Régine Chassagne multi instrumentiste aux racines haïtiennes sont avant tout des Ricains bon teint.
Evidemment, vous n’achèterez ce livre de fan que si vous êtes vous-même fan de ce collectif, éminemment original et dont les concerts sont d’énormes fêtes où de nombreux styles musicaux se côtoient puis se mélangeant, s’harmonisent, s’embellissent, dans une fusion irrésistible. En 2014, Matthieu Davette a vu le groupe en concert et ce fut le coup de foudre au point que voulant dans un premier temps entamer une carrière de romancier, il a finalement opté pour un ouvrage racontant l’histoire de ce collectif.
N’hésitant pas à utiliser des instruments rarement utilisés dans l’univers du rock, Arcade Fire sort sa force de sa diversité, des mélanges d’influences parfois anciennes qui sont expliquées par un auteur particulièrement bien renseigné. Matthieu Davette raconte l’histoire du groupe en remontant très loin dans la vie de Win Butler jusqu’à l’origine de son patronyme, ayant pris le parti que si Arcade Fire est avant tout un collectif, son leadership échoit pleinement à Win guitariste, compositeur et chanteur.
S’il emploie une faconde qui parfois se rapproche du romanesque, l’ouvrage peut néanmoins se lire par petites étapes sans que sa compréhension se révèle particulièrement plus ardue. Bel effort d’un admirateur qui offre un beau cadeau à ceux qui pensent (à raison) que Funeral et Neon Bible sont deux albums qui connaîtront l’éternité.
Riche!
Wollanup
PS: le son et le l’image sont loin d’être parfaits mais… j’étais là, sur scène ce soir du 8 mai 2007, dans un immense théâtre baroque de Harlem au fin fond de Manhattan.
Laisser un commentaire