Les soubassements de nos états, de nos systèmes politiques, dans la géopolitique sont parsemés de multiples officines diverses qui lient et délient les accords inter étatiques en sous main. Cette capacité, ou plutôt cette servitude de dépendance au seul pouvoir mercantile abreuve des hommes et des femmes à des actes dénués d’une quelconque déontologie, d’un semblant d’éthique. L’interpénétration de compagnies dites « vertueuses » pour ce type ne sont donc qu’ animées par un seul et même vecteur, un seul et même barycentre, qu’est la sacro sainte thune.

« Mister K est un lanceur d’alerte qui dénonce les dérives du monde de la finance en utilisant des technologies inédites pour ne pas être arrêté par la CIA et la NSA.

Falcon, professionnel de la finance et de l’assassinat, et Lucy Chan, analyste à la CIA, sont envoyés à Londres par leurs employeurs pour déjouer les ruses de Mister K et le retrouver. »

Jean-Hugues Oppel m’avait quelque peu déçu par ma dernière lecture de « Vostok ». Ce manque de pep’s jumelé à une cohérence brinquebalante avait accouché d’un ouvrage où le relief était érodé, où la tension marquée une certaine hypovolémie. J’en ai été chagriné, ayant lu les totems de son œuvre que sont pour moi « Chaton :trilogie », « Ambernave », « Six pack », « Brocéliande-sur-Marne » ou autre « Cartago », on reste dans une semblable attente, l’espérance légitime d’un ressenti similaire. Il a toujours su par sa plume, son style propre, ses thématiques captiver l’émotion, captiver une fébrilité dans les descriptions de moments de vérité, de personnages touchant l’hypocondre droit. L’évolution de sa bibliographie l’a entraîné vers des enjeux politiques et économiques démontrant, décrivant un système ne s’attachant plus, ou peu, à, la psyché d’êtres évoluant dans ces marigots dorés.

De cet opus construit sur plusieurs voix et voies, les hommes importent peu et la froideur du propos est donc renforcée par cette mise au ban. On dissèque une structure, on dénerve une architecture rigide qui se modèle, se fond dans un décorum illusoire. Contrairement à « Vostok », Jean-Hughes Oppel impulse un tempo, prend soin de l’emballage impactant notre fibrillation. Les anecdotes boursières et/ou économiques paraissent tellement grandiloquentes qu’elles démontrent leurs véracités. Et c’est dans ce ping-pong moderne, abandonnant les 21 points du set, que l’on fait face à des affrontements obérant de quelconques issues favorables, à d’hypothétiques soulèvements enchanteurs de notre monde. Il ne laisse pas la place au blues, n’entrouvrant pas la suprématie d’une poésie réparatrice ou touchante, objecte les relations interhumaines dans une frigidité figée, ce monde enfante des standards calibrés dénués de sentimentalisme vital.

C’est la force d’Oppel d’objectiver un présent cruel pour un avenir probablement arc bouté sur l’individualisme forcené et le déterminisme imparable.

Clairvoyance sombre d’une déliquescence de modèle !

Chouchou.