Traduction: Sophie Refle.

« Quand Yayoi, propriétaire d’un paisible salon de thé, est retrouvée assassinée, les enquêteurs Kaga et Matsumiya plongent au cœur d’une affaire aussi complexe qu’émouvante. Leurs investigations les conduisent à Shiomi, un homme marqué par une tragédie indescriptible… »
Le fil de l’espoir est le quatrième volume de la série mettant en scène le flic Kaga Kyōichirō du romancier japonais Keigo Higashino, incontestable grand maître du polar d’investigation qui doit certainement à son éloignement géographique le fait que son œuvre, brillante, ne soit pas encore aussi reconnue en France que celle de l’Islandais Indridason.
Les doigts rouges, début d’une série publiée en 2009 débarque chez nous en 2019 et sera suivi par Le Nouveau et Les Sept Divinités du bonheur l’an dernier. Cet opus qui est loin d’être le dernier d’une série ce qui ravira les fans, est une nouvelle plongée dans un Japon actuel si éloigné de nos valeurs et de nos comportements. Une plongée dans le malheur aussi, dans un drame qui amènera l’émotion, énorme, à vous briser le cœur.
Kaga aura dans cette enquête un rôle secondaire se contentant de donner des conseils à Mastsumiya l’enquêteur qui en plus d’être son subalterne s’avère être son cousin. A noter que parallèlement à l’enquête, Matsumiya se verra confronté à un évènement familial particulièrement troublant. Ainsi les moments où les deux hommes confrontent leurs sources et leurs opinions seront complétés par des parenthèses beaucoup plus intimes mais aussi stupéfiantes.
Il serait vain de détailler l’intrigue magistrale, relancée intelligemment à chaque fin de chapitre et qui vous entraîne, vous oblige à poursuivre, à ne pas lâcher les victimes. Comme dans les précédents opus, on trouvera les révélations dans une histoire de famille, bien dissimulées dans le passé malchanceux de personnages particulièrement bien brossés.
Higashino fait sentir, éprouver la malchance, la douleur, la peine incommensurable, du point de vue de la victime mais aussi de son entourage familial et également de la part du coupable. L’enfer intime de certains personnages est décrit de manière poignante et la résolution achèvera de montrer que certaines personnes vivent toute leur existence un calvaire qu’ils n’ont pas cherché. Si vous connaissez le bonheur d’être père ou mère, vous serez particulièrement touchés.
Brillant, mémorable, la classe.
Clete.
Du même auteur: LE CYGNE ET LA CHAUVE-SOURIS, LES SEPT DIVINITÉS DU BONHEUR, LES MIRACLES DU BAZAR NAMIYA .
Commentaires récents