Une couverture magnifique, l’adaptation dans un futur proche de la vie d’un personnage historique français que j’ai toujours trouvé très intriguant, il n’en faut parfois pas beaucoup plus pour quitter son petit univers et rejoindre des espaces qui vont sont inconnus et parfois aussi de le regretter amèrement.

Encensé par les plus grands médias aux USA, “Le roman de Jeanne” arrive chez nous en cette fin d’été précédé de la bonne réputation de son auteure Lidia Yuknavitch dont les ouvrages souvent autobiographiques comme “ la mécanique des fluides” ont montré la puissance et la dureté de sa plume. Ici, changement total de genre et de thème, quoique, on entre  dans la si à la mode dystopie, le roman post-apocalyptique, la SF du chaos à venir.

Certains y ont vu une diatribe contre Trump comme la série “the handmaid’s  tale” tirée d’un roman de Margaret Atwood publié en 1985 mais le roman a été écrit sous Obama… Certains y ont vu aussi un roman féministe que la fin de l’histoire contredit totalement. C’est vrai que l’héroïne que certains survivants attendent, espèrent pour mener le combat, c’est la réincarnation de Jeanne d’ Arc, l’icône recréée par l’ Histoire et les cathos. Jeanne d’Arc, le sabre et le goupillon, symbole fort et très différent selon les types de populations qui se l’accaparent reste quand même un des grands personnages de l’Histoire, occidentale tout au moins.

Destin extraordinaire d’une petite bergère lorraine en ligne directe avec la vierge Marie qui lui dit d’aller bouter les Anglois hors de France. Et ce qu’elle fait direct, quittant veaux, vaches, cochons et sa famille pour devenir chef des armées du royaume de France. Les cathos en ont fait une sainte… une jeune fille qui a passé sa toute petite vie à tuer, étriper, amputer et qui avait comme fidèle compagnon d’armes le sinistre Gilles de Rais violeur et tueur d’enfants sur ses loisirs, quand il n’était pas occupé aux mêmes boucheries que Jeanne. Ils ont des héros très sympathiques chez les cathos. Je vais revenir à mon sujet car je risque de déraper sur leurs serviteurs de la région de Philadelphie qui aiment aussi beaucoup les enfants. Ah cette histoire de la vierge et de Jeanne, vous imaginez un peu la même chose de nos jours: une petite nana Rmiste qui va voir le président pour lui dire que la vierge lui est apparue à Pôle emploi lui demandant de virer les Qataris et les Saoudiens de France? Même monsieur Macron, élevé chez les Jésuites, les soldats de Dieu, il ne la croit pas. De plus, il ne comprendrait mais alors jamais que Marie ne soit pas adressée à lui, d’abord, quand même.                                                                 

Mais comme disait Jeanne, revenons à nos moutons.

“Anéantie par les excès de l’humanité et des guerres interminables, la Terre n’est plus que cendres et désolation. Seuls les plus riches survivent, forcés de s’adapter à des conditions apocalyptiques. Leurs corps se sont transformés, albinos, stériles, les survivants se voient désormais contraints de mourir le jour de leurs cinquante ans. Tous vivent dans la peur, sous le joug du sanguinaire Jean de Men.
Christine Pizan a quarante-neuf ans. La date fatidique approche . Rebelle, artiste, elle adule le souvenir d’une héroïne, Jeanne, prétendument morte sur le bûcher. Jeanne serait la dernière à avoir osé s’opposer au tyran. En bravant les interdits et en racontant l’histoire de Jeanne, Christine parviendra-t-elle à faire sonner l’heure de la rébellion?”

C’est, isolés dans le CIEL, une base en orbite autour de la Terre que les derniers résistants au tyran vont mener cette lutte. “le roman de Jeanne » est un roman de SF montrant une fois de plus ce qui peut arriver à l’humanité, ce qui va arriver à l’humanité, espèce, elle-aussi, vouée à l’extinction ce que la plupart des scientifiques s’accordent aujourd’hui à dire tout en pointant les dérives des pouvoirs, l’embrigadement, la psychologie des foules, l’autocratie, les discours fallacieux… des trucs bien contemporains, actuels, pas de la SF, quoi.

Le Roman de Jeanne est, c’est certain, un roman engagé, de la littérature de combat qui revendique, qui hurle parfois dans sa dureté, une révolte contre la folie de l’humanité. On assiste à la lutte ultime avant la fin de tout espoir tandis que peu visible mais présent dans un monde bien triste et totalement concentrationnaire subsiste sous des formes nouvelles mais terriblement sclérosées l’amour, la tendresse. Lidia Yuknavitch écrit avec véhémence, puissamment, on sent la colère, la passion, un roman écrit visiblement avec les triples pour un résultat  abouti dans sa tension et surtout dans son message.

Cyberpunk armé.

Wollanup.