« L’Ange Noir est tout sauf un marrant. L’Ange Noir est l’ennemi public n° 1. Flics, femmes, cadors du crime : personne ne lui résiste. Et surtout pas la mort. Vivre sans temps mort et jouir sans entraves, telle pourrait être sa devise.

Même quand il s’agit de raconter son épopée, il n’y a pas un chroniqueur qui tienne la distance. Alors il va s’en charger seul. Cet Al Capone moderne n’a décidément pas l’esprit d’équipe. Sans honte, sans peur, et surtout sans filtre, l’Ange Noir prend la parole et déroule le fil de son épopée sanglante.

Premier meurtre à déclarer ? Sa mère – un accident de naissance. Après elle, personne n’y échappe, de Londres à Paris, en passant par Mexico. L’Ange Noir a la gâchette facile, le « beau sexe » pour obsession, et un sale penchant pour l’alcool. »

Fleuve Noir a décidé de publier la compilation de quatre volumes écrits par Frédéric Dard, signés « les confessions de l’ange noir », truand ricain et tueur à la gâchette facile : Le boulevard des allongés, Le ventre en l’air, Le bouillon d’onze heures, Un Cinzano pour l’Ange Noir. Un cinquième volume envisagé et titré par Frédéric Dard ne verra finalement jamais le jour.

Amateurs de pulps ricains donnant la priorité à la baston rude, aux crimes, ce bouquin est fait pour vous. Racontées par le truand qu’on invite à parler ardemment argot, ce qui sera ensuite le fonds de commerce des romans signés San Antonio où Tonio et Béru rivaliseront de vocables aussi improbables qu’hilarants, ces quatre histoires privilégient à merveille la montée d’adrénaline

Edités en 1952,  les romans de la série de l’ange noir sont souvent présentés comme les brouillons de la série culte d’un auteur aux multiples talents. Néanmoins, on note certaines différences. Quand l’ange noir suit le parcours d’un truand, la série des Sana met, elle, en vedette l’ordre par la création de ce commissaire de police. Si la première est située dans une Amérique en carton, la seconde, elle, a choisi l’hexagone et une certaine beaufitude des années 50 / 60 avec moult jambon-beurre, petit rouge, apéros, PMU, femmes fatales en bas nylon, bals musette…

Dans les deux séries par contre, on note un déclenchement de l’action dès la première ou deuxième page qui se poursuivra tout le long de romans qui ne vous laissent pas respirer, offrent un plaisir brut immédiat et qui sont aussi vite oubliés une fois qu’ils ont réalisé leurs bons offices, comme toute cette littérature facile mais bien agréable à lire, appelée « de gare » autrefois.

Boum, boum, boum !

Wollanup.