Catherine Renon et ses enfants rentrent d’un week-end passé chez sa sœur malade Annie. La maison est vide, son mari François a disparu. Mais le couple ne vivait plus vraiment ensemble, ils cohabitaient pour sauvegarder les apparences. Catherine pense que son mari a décidé de rompre tout lien avec eux, et est parti mener la grande vie avec ses maîtresses. Elle ne s’inquiète pas, bien au contraire, elle décide de reprendre sa vie en main, ce qui interroge ses proches.

Il s’agit d’une famille bourgeoise, en plein de cœur de l’Auvergne. Dans ce cadre, les apparences sont importantes, on se soucie du qu’en dira-t-on. Malgré un mari volage, alcoolique, elle a toujours fait face, elle s’est toujours consacrée à sa famille, à ses enfants. Se retrouvant seule avec eux, elle décide de reprendre l’entreprise de son mari, de continuer en gardant la tête haute.

Parallèlement à cette petite vie bourgeoise qui vole en éclat, on retrouve un corps démembré, l’identification est difficile. Virginie Sevran vient d’être mutée par choix à la SRPJ de Clermont Ferrand, elle est chargée de l’instruction. Bien sûr l’enquête va la mener à cette famille étrange, où aucun ne paraît s’inquiéter, ou craindre véritablement la disparition de François.

On assiste ainsi à la mise à nu de la famille Renon, tous les secrets de famille refont surface et volent en éclats. Cette famille auvergnate, sous un semblant de conformisme, vit sous les secrets, ceux de la mère, du père, des sœurs, chacun à quelque chose à cacher. Aucun des personnages n’est attachant, ils nous montrent tous leurs côtés les plus sombres, leur jalousie, leur mal-être, leur violence.

Les seuls personnages qui redorent le tableau sont en fait ceux des flics qui creusent dans la vie de chacun des protagonistes. Les suspects ne manquent pas, chaque membre de cette famille peut être coupable.

La quatrième de couverture parle de roman chabrolien et effectivement nous y sommes. Cécile Cabanac nous dépeint une vie bourgeoise dans une ville de province. On y retrouve ces éléments essentiels, derrière le vernis se trouvent toute la noirceur dont les hommes sont capables, l’hypocrisie, la rancœur, la noirceur. Le rythme est lent, à l’image de la vie en Auvergne, sous la neige qui tombe, l’écriture simple, ce qui donne encore plus d’ampleur au roman.

Il s’agit d’un premier roman de Cécile Cabanac, nous excuserons donc quelques maladresses, et une fin un peu précipitée. La qualité du roman se trouve dans tous les chapitres précédents que nous passons un par un, en alternant entre consternation, désarroi, et envie de voir comment Virginie Sevran, va se sortir de cette première enquête provinciale face à des potentiels coupables bien affirmés.   

Marie-Laure